Veteran Day et musée de la Première Guerre Mondiale à KCMO

Lundi 11 novembre aux États-Unis : on ne rend pas hommage uniquement aux poilus de la Grande Guerre, mais à tous les Vétérans. Et quand je dis, on rend hommage : tout le monde rend hommage. Ce n’est pas un jour férié, et c’est aussi dans les écoles que cela se passe. Ce matin, c’est l’école élémentaire qui était toute décorée de drapeau. Les enfants avaient par la suite une petite cérémonie de souvenir avec quelques vétérans qui sont venus leur parler. Mais pour ne pas manquer la tradition Française et surtout le jour de l’amnistie de la Première Guerre Mondiale, je vous emmène aussi visiter le Musée de la Première Guerre Mondiale à Kansas City.

Veteran Day dans les Ecoles

Et à l’école du petit loup, on a demandé aux enfants d’amener des photos de famille de vétérans.. Autant, vous dire que c’est dans ce genre de moment qu’on se sent très seuls : il faut expliquer que nous n’avons pas de vétérans américains dans notre famille mais que oui, nous avons bien des arrière-grands-parents qui ont servi d’une manière ou d’une autre lors de la seconde guerre mondiale.
Mais je pense qu’à Kansas City, il est un endroit qui commémorera plus que les autres, ce 11 novembre, le jour de l’armistice de la Grande Guerre.
Oui, parce-qu’à Kansas City, se trouve le seul musée de la 1ère Guerre Mondiale aux États-Unis.
Un musée très bien fait comme savent le faire les américains. Ce musée a une histoire : il se trouve sur un mémorial qui fut érigé au début des années 1920 près de la très symbolique gare Union Station. De là, se rassemblaient et partaient les soldats pour embarquer sur la côte est pour rejoindre le front en Europe (à partir de 1917).
En 1919, une souscription est lancée pour collecter de l’argent : en 10 jours, 2,5 millions de $ sont collectés (équivalent de 34 millions de $ maintenant). La construction du Memorial commence.
En 1921, plus de 100 000 personnes assistèrent à l’inauguration du monument en compagnie de 5 commandants de la Première Guerre Mondiale. Parmi eux, se trouvaient le Maréchal Foch, un britannique, un belge, un italien et un certain Général Pershing pour les US. C’était la première fois que ces 5 personnes se réunissaient. Depuis ce moments, des documents ont été collectés et le lieu accueillait un petit musée.
En 2004, le congres (l’Assemblée Nationale) désigna ce musée comme Le Musée de la Première Guerre Mondial aux États-Unis. Le musée fut donc remanié et c’est en 2006, qu’il fut réouvert. Lors de la visite que j’ai fait, un vieux monsieur, un volontaire du musée, m’a déclaré que seulement un tiers de leur collection se trouvait dans le musée.
Le musée se trouve sous terre : l’entrée est dessous comme dans un blockhaus. Sous cette dalle de verre, se trouve un endroit hautement symbolique : ont été plantés des faux coquelicots. Ils sont oranges, il y en a 9000 et chaque coquelicot représente 1000 morts. Les coquelicots sont les seules plantes qui repoussèrent après l’arrêt de la Guerre, dans les tranchées. (Update : Ils ont été remplacés depuis avec des coquelicots rouges, en mars 2017).
Le haut de la tour se visite. On y accède par un ascenseur. Mais la seule fois où j’y suis montée, il faisait très mauvais…

Le musée raconte l’histoire de cette guerre dans l’ordre chronologique. Il y a l’avant-guerre : l’histoire se déroule devant vos yeux. On passe d’animations à des photos expliquant le déroulement inexorable vers la guerre. La première partie est consacrée à ce qui se passa de 1914 à 1917. 

L’exposition se déroule entre : uniformes, pièces d’artillerie,  animations expliquant l’évolution des fronts. Un panneau chronologique parcours toute cette partie de l’exposition. La masse d’informations est impressionnante. 

Les chiffres sont exposés, brutes. On y voit des pièces uniques, collectés tout au long de ces années. Les affiches de propagandes sont rassemblées et pour nous français, elles parlent.


On passe devant une immense collection de cartes postales, montrant les ravages de la guerre.

Certaines pièces d’artillerie sont uniques.


Et au bout se trouve une reconstitution historique avec une tranchée représentant Verdun. Rien ne nous est épargné. Cela permet de se rendre compte de l’horreur de cette guerre.

Fin de la Première Partie .. Nous en sommes à la moitié (pas de la guerre mais du musée) :

1917, entrée des États-Unis dans la Guerre. 
 

C’est une histoire peu connue en Europe. Peut-être un peu longue à expliquer ici. Ils débarquèrent à Marseille mais aussi et surtout tout le long de la côte atlantique. L’équipement fut en partie fourni par les européens.

Les efforts furent concentrés sur le département de la Meuse dans lequel se trouvait Verdun. Pétain et Pershing se lièrent pour diriger les opérations dans cet endroit. Pétain qui connaissait très bien la région et la configuration du terrain, put ainsi diriger les opérations en relation avec le Général américain.
La population civile vécu donc plus d’un an avec des soldats américains. Il y est expliqué, comment les américains furent accueillis sur place (plutôt bien), leur découverte du monde européen.
Certains eurent  d’ailleurs du mal à repartir après la guerre.
Et on apprend à la fin pourquoi finalement cette guerre ne fut pas la dernière.
La devise du musée est bien trouvée :
“Learn why the First Word War wasn’t the last !”
PS : une petite reflexion : je me suis dit que heureusement, ce n’était pas Pétain qui était venu inaugurer le monument, mais Foch. En 1920, Pétain était encore considéré comme un héros de guerre, la suite, vous la connaissez malheureusement… 
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10 Comments

  1. says: Carine

    Habitant dans le nord de la France j’assiste à la préparation des commémorations. Des parkings sont rénovés autour des cimetières militaires ou mémoriaux, les musées font de la “publicité”. Le lancement de cette année commémoration a eut lieu le 11 novembre avec dépôt de gerbe devant tous les monuments aux morts. Beaucoup de monde est attendu de tous pays. Je sais que nous attendons beaucoup d’Australiens. Il est important de ne pas oublier…..

  2. says: Gérard H. David

    Très bel article. Je voudrais simplement apporter un complément d’information pour dire que ce n’est pas le seul musée de la ww1 aux Etats-Unis. En effet, il existe à San Francisco, Ca, un musée presque analogue, le musée de la Légion d’Honneur, Museum of the Legion of Honnor, accolé au musée d’art moderne. Ce musée de la LH a été réalisé par une richissime citoyenne américaine qui avait des origines françaises: Alma de Bretteville-Spreckels. Après la guerre de 14-18 elle a recensé tous les boys originaires de Californie morts sur les champs de bataille en Europe. 3600 noms furent relevés, elle les recopiés à la main avec leur ville ou village d’origine, dans un cahier qui constitue le Book of Gold du musée. Ce Livre d’Or très spécial n’est aujourd’hui exposé au public que chaque 11 novembre. Les généraux Foch et Joffre ont participé à l’inauguration de ce musée.

    1. says: Isabelle

      merci pour ce complément d’information. Je ne le savais pas mais je ne crois pas qu’il aie la même ampleur que celui de KC qui est immense avec des collections uniques et il est en tout cas reconnu comme étant un vrai musée à part entière : j’ai déjà été à la Legion d’honneur à SF et n’avait pas vu la salle en question mais une autre exposition alors je pense qu’en fait, KC peut revendiquer son Musée exclusivement dédié à la Première Guerre Mondiale. Je vous invite à venir le visiter si vous voulez : ça prend plusieurs heures pour tout lire.

    2. says: Isabelle de FromSide2Side

      en fait, c’est le seul musée aux Etats-Unis entièrement dédié à la Première Guerre Mondiale, chose que n’est pas la Legion d’Honneur à SF

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