Les 5 erreurs que j’ai faites en arrivant aux Etats-Unis

20th_AoutComme tous les 20 du mois, nous nous retrouvons avec Laetitia de French Fries and Apple Pie pour venir vous présenter un sujet commun. Les autres bloggeurs des Etats-Unis peuvent se joindre à nous et partager leurs articles sur le même thème (voir modalités en bas de l’article). Le thèmes ce mois-ci est : les erreurs que nous avons faites en arrivant aux Etats-Unis. J’en ai repéré 5 mais il est évident, que j’ai du en faire un paquet et que je continue à en faire aussi, dans une autre mesure.

Ça va faire bientôt 8 ans que nous sommes arrivés aux Etats-Unis, et même si il s’est passé énormément de choses depuis, même si nous avons fait du chemin et que nous avons évolué depuis cette fameuse arrivée, je me souviens très bien des premiers moments. Je les ai imprimés dans ma mémoire et c’est surtout cette sensation de malaise qui est restée gravée en moi : j’ai eu du mal à négocier le virage de cette arrivée en novembre 2008, dans la Baie de San Francisco pour les 5 raisons que je reprends ci-dessous.

Erreur N°1 : arriver en milieu d’année scolaire

Ça a été notre première grande erreur mais nous ne pouvions pas faire autrement par rapport au contrat de travail de mon mari. Celui-ci était arrivé tard et il ne nous avait pas été possible de partir durant l’été.

Partir juste après les vacances de la Toussaint avait rendu difficile, les adieux en France, et l’arrivée aux US pour les enfants notamment. Nous n’étions plus vraiment attendus. Les nouveaux de l’année étaient déjà arrivés, les groupes s’étaient déjà formés et les réunions d’information à l’école avaient déjà eu lieu. J’ai mis un temps infini à comprendre certains fonctionnements à l’école, même si mes enfants étaient accueilli dans des écoles françaises. Il a fallu prendre le train en marche avec tout le reste à gérer.

–>Conseil N°1 : arriver pour la rentrée des classes permet de prendre le train au départ et de ne pas se sentir décalé.

Erreur N°2 :  arriver épuisée aux Etats-Unis

Arrivant en cours d’année, nous n’avons eu aucun répit entre le moment où nous avons fait le déménagement et le moment où nous sommes arrivés.

Le timing des 10 derniers jours avant notre départ avait été serré : le mercredi, jeudi et vendredi 22, 23 et 24 octobre, nous avions déménagé. Le samedi, nous nous reposions, mais le dimanche, j’ai fait un aller-retour pour amener les enfants chez mes parents à la montagne. Le lundi, nous nettoyions la maison, le mardi, nous partions à Paris pour le Visa à l’ambassade, le mercredi nous rentrions à Grenoble. Le jeudi, je retournais prendre les enfants chez mes parents. Ce jour-là, il avait neigé dans les Alpes et la route du Lautaret était impraticable, j’avais donc mis plus de 5h pour gagner le chalet de mes parents au lieu de 2. Le vendredi, nous retournions vers Grenoble et le samedi, nous prenions l’avion à 6h du matin à Lyon. Autant vous dire, qu’en arrivant le samedi 1er novembre à l’aéroport de San Francisco, nous étions complètement à l’Ouest (c’est le cas de le dire). Je me souviendrai aussi toujours de la pluie diluvienne qui nous avait accueilli ce jour-là. Welcome in the State !

–>Conseil N°2 : Vous laisser du temps entre le moment où vous déménagez et le moment où vous arrivez. Physiquement, c’est déjà un challenge en soit de déménager et d’arriver dans un autre pays après 12h d’avion et avec 9h de décalage. Émotionnellement, ça l’est aussi et la fatigue n’est pas là pour arranger cet état.

Erreur N°3 : ne pas aller vers la structure d’accueil des expatriés français

Arrivée épuisée, j’avais eu du mal à me mettre dans le bain : j’étais littéralement vidée. Il avait fallu en plus commencer à réorganiser notre vie, dans un meublé qui nous logeait, puis 5 semaines plus tard, re-déménager dans notre maison avec le déménagement qui arrivait. J’étais comme paralysée pour aller au delà. On parle souvent de la phase euphorique par laquelle passent les expats en arrivant : ce ne fut absolument pas mon cas.

J’étais tellement fatiguée, que je n’arrivais pas à aller vers les autres. J’avais en plus mon petit bonhomme de 2 ans à gérer. Lui aussi accusait le coup et nous étions aussi perdus l’un que l’autre. Pendant que les plus grands étaient à l’école et que mon mari travaillait, je passais tout mon temps seule dans notre appartement sinistre.

Il y avait quelques nouveaux à l’école, mais eux étaient là depuis 2 mois et avaient déjà un peu trouvé leurs marques. Ils m’ont aidé il est vrai, et peu à peu j’ai refait surface. J’aurais du aller vers les associations d’accueil des français, cela m’aurait encore plus aidé je pense, car j’aurais trouvé plus rapidement d’autres personnes dans le même cas.

J’ai ensuite beaucoup regretté de ne pas avoir osé aller vers ces associations. En arrivant à Kansas City, là, j’ai ressenti le vide de l’absence de telles structures. La situation était différente et j’ai mis du temps à trouver d’autres français. Vous arrivez dans un quartier où vous êtes les seuls étrangers et personne ne comprend par où vous passez. Par hasard, j’ai rencontré d’autres français et cela a adouci ensuite la vie sur place.

–>Conseil N°3 : Ne pas hésiter à aller vers ces structures quand elles existent. C’est leur mission d’aider et d’accueillir. Pourquoi s’en priver ? Ne pas rester seule, c’est important. Remplir ses journées, les premiers temps pour découvrir le pays avec d’autres qui sont aussi passé par là, ça l’est encore plus. Ils sont les seuls à comprendre par où vous passez. Ils sont les seuls à comprendre pourquoi vous cherchez désespérément tel produit, ou vous avez telles questions. Ils sont les seuls à pouvoir vous expliquer certaines différences insaisissables pour les gens du cru. Après, vous vous créez ou non des amitiés, et vous faites le tri, ou alors vous rencontrez d’autres personnes et découvrez en même temps qu’elles le pays.

Erreur N°4 : penser que c’est pas trop différent de la France

Arriver aux Etats-Unis en pensant que le mode de vie est le même et ne pas s’y préparer était aussi une grosse erreur. Mais comment s’y préparer ? pas facile de répondre à cette question tant la réponse est spécifique à l’endroit même où vous arrivez.

Il est important de se rendre sur place avant de venir complètement s’installer. Cela permet de se rendre compte, d’avoir déjà quelques repères pour mieux aborder le reste. Mais chaque endroit est différent et les banlieues de New-York n’ont rien à voir avec celles de San Francisco, ni celles de Kansas City, où je suis maintenant. Il y a quelques constantes, mais les mentalités, les styles de vie sont différents.

Cependant, il est possible d’essayer de saisir certaines différences avec son pays d’origine et essayer de les apprivoiser : pour se préparer par exemples, il sera intéressant d’aller explorer les supermarchés lors de ces visites, lire certains ouvrages sur le mode de vie (Vivre les Etats-Unis), se pencher sur le système de santé. Une agence de relocation pourra aussi aider. Certains ont la chance de bénéficier de conseils inter-culturels : ce n’est pas un luxe, cela permet de décrypter aussi ce que l’on ressent, cela permet de comprendre les différences culturelles et comportementales pour mieux aborder la société et sa nouvelle vie.

–>Conseil N°4 : se préparer, se renseigner, ne pas hésiter aussi à contacter des gens qui habitent déjà sur place pour avoir une idée plus précise sur ce qui vous attend.

Erreur N°5 : ne pas se mettre à niveau en anglais

L’anglais est indispensable et il faut s’y préparer. J’avais eu la chance d’avoir des cours d’anglais payés par l’entreprise de mon mari en arrivant. J’ai beaucoup appris, tant au niveau de la compréhension que de la prononciation. Dans la vraie vie, il faut absolument parler anglais et aussi le comprendre. La compréhension est même plus importante. Aux Etats-Unis, on vous excusera toujours pour votre accent ou si vous ne parlez par extrêmement bien. Mais avant tout, il faut les comprendre. Alors pour s’entraîner, il faut habituer son oreille à saisir. Au début, vous regarderez le caissier avec un air interloqué quand il dira : “doyouwanthemil’inthesac” après vous n’y prêterez même plus attention et vous lui répondrez du tac au tac.

–>Conseil N°5 : Dès que vous savez que vous partez, regardez des films en VO avec les sous-titres en anglais. Entendre et en même temps lire les sous-titre permet d’habituer plus vite votre oreille. En améliorant votre compréhension, vous intégrerez plus facilement l’anglais et vous arriverez ainsi à communiquer plus facilement.

Voilà mes 5 erreurs les plus flagrantes que j’ai rencontrées en arrivant aux Etats-Unis. La liste pourrait encore continuer, mais j’ai repris les 5 erreurs qui m’avaient marquées : et vous que rajouteriez vous à cette liste ?

Mount Rainier
Quand le brouillard s’estompe

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Les prochains thèmes sont :

  • En Septembre: Vos plus beaux souvenirs de l’été (2016)
  • En Octobre: Vos conseils aux futurs expatriés aux Etats-Unis

    A vos claviers, on vous attend nombreux 

Pour participer à cette ronde des blogs :

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voici les conditions : 

  • Vous habitez aux États-Unis et vous tenez un blog,
  • Chaque mois, le 20, vous écrivez un article sur le sujet annoncé le mois précédent.
  • Vous devez, insérer dans l’article le logo (ci-dessous) et la phrase : Cet article participe au défi blog « The 20th in America » initié par Laetitia de French Fries and Apple Pie et Isabelle du blog FromSide2Side(avec les liens vers nos deux blogs respectifs) (si vous désirez la version .png pour faire un montage, me la demander par MP)
  • Vous venez le partager en commentaire sur le blog de Laetitia et ici même.
  • Et ainsi, nous plaçons dans l’article, à la fin, un lien vers votre article.

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Les participants de ce mois-ci

  1. FrenchFries and Apple Pie
  2. Les Choses bleues
  3. Notre nouvelle vie en Floride
  4. A nous la Californie
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11 Comments

  1. says: Jackie Brown

    J’ai eu la chance d’arriver dans un service comptant une majorité d’étrangers. Je suis traductrice. Donc, j’avais beaucoup de ressources sous la main. Et puis, j’ai eu la chance de faire l’orientation avec deux employées des ressources humaines. J’ai pu m’adresser directement à elles pour les questions d’assurance, de retraite…

  2. says: Catherine

    Bel article, comme celui de Laetitia d’ailleurs, et qui résonne chez moi : je suis arrivée le 23 octobre, et épuisée.
    Je m’étais imaginée arriver la bouche en coeur (j’avais assuré seule avec 5 enfants pendant deux mois dans un hôtel), aller aux musées, me faire dorloter par mon mari, arrivé lui plus tôt histoire de nous trouver une maison, une voiture etc. Donc oui, j’avais une maison et une voiture, mais les ouvriers y travaillaient encore, le container est arrivé le même jour que moi, il y avait des cartons partout, et mon mari était lui aussi sur les rotules !
    Ensuite j’ai jonglé pendant six mois au moins entre ma vie à DC, et un gros client en Allemagne pour lequel j’ai fini un projet. En mai 2014, j’ai enfin pu m’attaquer à la cuisine miteuse qu’on n’avait pas encore fait et après 6 semaines de travaux, je suis partie en vacances en me demandant si le rythme infernal s’arrêterait un jour.
    La vie va plus vite dans les grandes villes ici, c’est certain. Faire ses courses à minuit ou dimanche après-midi, c’est pratique mais cela ne contribue pas à se poser…

  3. says: Odile

    Article court mais synthétique et intéressant !….oui on se retrouve bien …à tout vouloir faire dans son coin sans demander trop d’aide ! Pour moi, à fois, je tombe dans le panneau, alors maintenant je demande aux autres Mamans, au postier, aux profs de l’école, aux voisins : “euh….I may ask you something weird…but….. could you explain tome how do we sign up for the general practionnioner? ” ….. Quelquefois, les enfants ont semble-t-il un peu honte de moi, mais je m’y retrouve beaucoup plus aisément !
    Odile

  4. says: jean

    Superbe article et excellente rubrique (20th in America) que je decouvre sur ce blog, Bravo Isabelle et a tous les contributeurs!

    Pour ma part, la question du Visa a ete, et est encore aujourd’hui, un vrai parcours du combattant que je categoriserais d’erreur ou misconception #1 faite suite a mon depart de France en 2013 pour vivre a San Francisco. En quelques mots, etant citoyens Francais vivant en France, mon epouse et moi (et notre chat) etions loin de nous imaginer la lourdeur administrative avec recours fortement recommande a des avocats pour otbenir un Visa de travail. Ensuite, pour ce qui est de la residence permanente, tres naivement, nous n’imaginions pas qu il pouvait etre si long et sans garantie de succes d’obtenir la fameuse “Green Card” pour pouvoir rester vivre aux US et travailler pour n’importe quel employeur souhaite aussi longtemps que vous le souhaitez

    Relativement noob dans le monde du blogging, j’envisage de participer a celui du mois d’Octobre

    A bientot et hate de vous lire!
    Jean

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